UN PEU D'HISTOIRE
Les îles sont jeunes puisqu’elles ont environ 30 millions d’années. La
datation au carbone 14 fait remonter les premiers habitants à l'an 200
avant Jésus Christ. L’origine des premiers habitants, qui se donnent le
nom de Guanches, demeure l’objet de spéculations. On parle d’émigrants
celtiques ou nordiques. Mais il est probable que les Berbères, venus de
l’Afrique voisine, aient été les premiers à s’installer.
Au Moyen Age, différentes tribus, souvent ennemies, se partagent les îles.
La seule île de Tenerife ne compte pas moins de neuf royaumes. Les
Guanches vivent en majorité dans des grottes; ils pratiquent la culture,
la chasse et la cueillette. Le capitaine génois Lancerotto Malocello
débarque vers la fin du XIIIème siècle sur l’île de Lanzarote (qui portera
son nom). Utopistes à la recherche du légendaire Río de Oro (fleuve d’or)
censé couler à la latitude des Canaries, missionnaires et marchands
d’esclaves passent ou s’y installent. Mais celles-ci ne font leur
apparition sur les cartes qu’après 1341.
En 1402, le Normand Jean de Béthencourt s'établit aux Canaries. Fort du
soutien de l’Espagne, il entreprend de les conquérir. Un siècle de
colonialisme honteux s’ensuit, marqué par les massacres et
l’asservissement de nombreux Guanches. Le traité d’Alcáçovas, en 1479,
fait des Canaries une possession de l’Espagne.
Défiant l’Espagne, les premières troupes marocaines occupent Lanzarote en
1569 et 1586. Sir Francis Drake fait donner de la canonnière devant Las
Palmas en 1595. La ville est détruite par une flotte hollandaise en 1599.
Sous la conduite de l’amiral Robert Blake, les Anglais finissent par
battre les Espagnols à Tenerife. Mais ces derniers résistent et, en 1821,
les Canaries deviennent une province espagnole. Santa Cruz de Tenerife est
choisie comme capitale.
La culture de la canne à sucre, de la vigne, de la banane, l’élevage de la
cochenille, qui fournit le carmin, connaissent des fortunes diverses. Le
blocus maritime imposé par la Grande-Bretagne pendant la Première Guerre
mondiale porte un coup fatal au commerce de la banane. Les Canariens
partent en masse pour l’Amérique latine à la recherche d’une vie
meilleure.
En 1936, la guerre civile éclate en Espagne. Pour l’empêcher de mener à
bien son projet de coup d’état, la République espagnole envoie le général
Franco aux îles Canaries; celui-ci s'en s’empare. Les nationalistes
franquistes arrêtent tous les sympathisants canariens de la cause
républicaine.
Après la Deuxième Guerre mondiale, la misère pousse à nouveau des milliers
de Canariens à fuir, cette fois clandestinement et à destination
principalement du Venezuela. Au début des années 1960, le général Franco
décide d’ouvrir grand la porte au tourisme. Le miracle économique
s’accompagne de transformations, moins heureuses, de la physionomie des
Canaries. Des millions d’adorateurs du soleil s’y rendent chaque année.
Les îles Canaries sont une région autonome depuis 1982, et la Coalición
Canaria a joué un rôle important dans la victoire du Parti Populaire,
parti de droite, aux élections de 1996.
UN PEU DE GEOGRAPHIE
Situé dans l’océan Atlantique, à l’ouest du Maroc, l’archipel des Canaries
comporte sept îles principales et six îlots, qui sont les sommets émergés
d’une vaste chaîne volcanique sous-marine. L’île de Fuerteventura, à
l’est, se trouve à moins de 100 kilomètres de la côte marocaine. Couvrant
un territoire un peu inférieur à celui de la Corse, l’archipel présente
une multitude de paysages: étranges plateaux volcaniques, forêts
majestueuses, falaises battues par l’océan, vignobles et champs
d’oliviers. Sans oublier les rangées d’hôtels et les plages surpeuplées,
qui font partie intégrante du paysage. Les volcans formant l’épine dorsale
de l’archipel ont vu le jour au moment de la formation de la chaîne de
l’Atlas en Afrique du Nord, il y a des millions d’années. Le volcan le
plus élevé des Canaries, le Teide (3 718 m) sur l'île de Tenerife, est
aussi le plus haut sommet d’Espagne et le troisième du monde après ceux de
Hawaii. Cette activité volcanique a donné au sol sa fertilité, mais les
îles sont dépourvues de rivières et souffrent périodiquement du manque
d’eau. Sur certaines îles, l’eau potable provient en grande partie
d’usines de dessalement de l’eau de mer.
CULTURE ET TRADITION
Les gens se fréquentent habituellement dans la rue; les invitations à
dîner ou à une soirée chez des particuliers sont l’exception plutôt que la
règle. Les Canariens vivent à la méditerranéenne: le matin commence tard,
une longue pause est ménagée entre 14 et 17h pour le déjeuner, la sieste
et des retrouvailles familiales; le travail reprend ensuite quelques
heures, suivi du dîner, et la vie sociale se prolonge tard dans la soirée.
SAVEURS / RECETTES
Fortement influencée par l’Espagne, la cuisine canarienne n’en possède pas
moins son originalité. La spécialité que vous verrez le plus souvent sur
votre table est le mojo, une sauce aux nombreuses variantes dans
laquelle on trempe à peu près tout, des cuisses de poulet au gofio
(mélange de blé, de maïs ou d’orge cuit au four, qui remplace le pain), en
passant par les papas arrugadas, de petites pommes de terre
nouvelles cuites en robe des champs. La pomme de terre fut introduite aux
Canaries au XVIIème siècle en provenance du Pérou et les connaisseurs en
distinguent jusqu’à 23 variétés différentes. Parmi les nombreuses soupes,
le potaje de berros (potage de cresson) et le rancho canario
(bouillon avec des nouilles, de la viande et des pommes de terre) sont les
plus typiques. Le conejo en salmorejo (lapin mariné dans du
vinaigre, de l’huile d’olive et de l’avocat) passe aujourd’hui pour un
pilier de la cuisine canarienne, mais c’est en fait une spécialité venue
d’Aragon. Modeste, la viticulture locale réserve parfois d’agréables
surprises, surtout parmi les crus de Tenerife. Le vin le plus courant, le
malvasía, vient de Madère. Il est généralement doux.
RELIGION
On connaît mal le système de croyance complexe qui était celui des
Guanches avant l’arrivée des Espagnols. L’un des premiers soucis des
conquistadores fut de convertir les Guanches au catholicisme. Si les
Canariens ne débordent pas de ferveur religieuse, l’église n’en joue pas
moins un rôle social important dans l’archipel.
FETES ET FESTIVALS
A l’instar de leurs cousins d’Espagne, les Canariens font honneur à une
multitude de fiestas et deferias. Le carnaval, en février-mars, est
la fête la plus débridée du calendrier. Dans une atmosphère de liesse
générale, défilés costumés et autres divertissements se déroulent dans
tout l’archipel pendant plusieurs semaines. A Santa Cruz de Tenerife,
l’événement n’a rien à envier au carnaval de Rio. Du 21 au 30 juin, dans
l’île de Palma, le Bajada de Nuestra Señora de las Nieves est la fête
religieuse la plus importante, mais elle a lieu tous les cinq ans
seulement. Dans la Grande Canarie, à l’occasion de la Fiesta de la Virgen
del Pino, les festivités durent au moins deux semaines et culminent du 6
au 8 septembre. Las Palmas (Grande Canarie) accueille plusieurs festivals
artistiques importants, comme le Festival Internacional de Música
(janvier), le Festival de Opera (février-mars), le Festival de Ballet y
Danza (mai) et la Muestra Internacional de Cine, un festival international
de cinéma qui a lieu tous les deux ans en octobre et novembre. A Agüimes
(Grande Canarie), l’Encuentro Teatral Tres Continentes rassemble en
septembre des compagnies de théâtre venues d’Europe, d’Amérique latine et
d’Afrique.
CLIMAT
Les îles Canaries vivent un éternel printemps. La moyenne des températures
oscille entre 18°C en hiver et 24°C en été. Si la chaleur se fait un peu
trop sentir sur la plage, l’air sera plus frais en montagne; l’hiver, vous
aurez franchement besoin de vêtements chauds en altitude. Les îles
septentrionales connaissent un climat subtropical, à l’exception de
Lanzarote et de Fuerteventura, plus sèches et légèrement plus chaudes. Les
précipitations sont généralement faibles, sauf sur les côtes nord exposées
aux vents et surtout sur la partie nord des îles les plus montagneuses.
Les îles au relief plus plat ne reçoivent que très peu de pluies. Il
arrive que le sirocco, vent chaud venant du Sahara, se mette à souffler,
surtout en été; la lumière devient crépusculaire et une couche de
poussière recouvre tout. C’est dans les îles de l’est que ce vent,
surnommé le kalima par les Canariens, est le pire.
ECOLOGIE
Les différences d’altitude et la richesse des sols volcaniques ont doté
les îles de véritables trésors biologiques. La moitié environ des 2000
espèces de plantes existantes sont endémiques, dont le palmier des îles
Canaries ou le pin. En raison des microclimats, la végétation est d’une
grande diversité, des sites de laurisilva (lauriers, houx, tilleuls
et bruyères recouverts de lichens), classés patrimoine mondial par
l’Unesco aux régions semi-désertiques où poussent les palmiers et le
cardón de Jandía, une espèce rare ressemblant au cactus. L’animal le plus
intéressant est le lagarto del Salmor, un lézard repoussant pouvant
atteindre un mètre et qu’on ne trouve que sur l’île de Hierro. Quelques
espèces de chauves-souris sont installées et plus de 200 espèces d’oiseaux
s'y abritent; migrateurs pour la plupart, ils ne font toutefois que
passer. Le canari, bien sûr, vit dans les espaces sauvages, mais ne vous
attendez pas au petit serin que vous avez souvent vu en cage: son cousin
des îles n’est pas jaune mais brun. Les îles représentent, en théorie du
moins, un des territoires protégé les plus étendus d’Europe: les parcs,
nationaux ou naturels, regroupent 42% des terres. Il existe quatre parcs
nationaux, dont celui de Teide, qui s’étend autour du volcan, et celui de
Garajonay, une forêt primitive.
A
VOIR

Santa Cruz de Tenerife. Porte-conteneurs, paquebots de croisières, ferries et jetfoils interîles
s’alignent sur les quais de Santa Cruz de Tenerife, l’un des ports
espagnols les plus actifs. Tous les centres d’intérêt de la ville se
situent dans un rayon d’un kilomètre autour de la Plaza de Espana. Des
trois musées de la ville, le Museo de la Naturaleza y El Hombre, qui
abrite plusieurs momies guanches, est le plus intéressant. L’Iglesia de
San Francisco est une superbe église baroque des XVIIème et XVIIIème
siècles. Sur le front de mer, le Castillo de San Juan, de sinistre
mémoire, était le marché aux esclaves africains au XVIIème siècle.
Délassez-vous en dégustant un café sous les frondaisons du Parque de
García Sanabria. L’île de Tenerife possède deux aéroports desservant
l’Espagne métropolitaine, de nombreuses destinations internationales et
toutes les autres îles de l’archipel, à l’exception de Gomera. Vous pouvez
prendre un ferry, un hydrofoil ou un jetfoil vers toutes les autres îles
Canaries et vers Cadix, en Espagne métropolitaine. Santa Cruz se trouve à
95 km au nord-ouest de Las Palmas (Grande Canarie).
Vous pouvez utiliser
facilement les transports en commun ( bus, taxi ) voire louer un véhicule.
Les routes sont belles et le réseau autoroutier est gratuit.
Nous vous conseillons : Les
falaises " Los gigantes - La ville de Garachico enclavée en bord de mer
entre deux montagnes et ses piscines naturelles et artificielles taillées
dans la lave - Le "Drago" arbre millénaire de Icod de los Vinos - Puertos
de la Cruz pour le shopping - Playa de las Teresitas la grande plage de
Santa Cruz et la seule de l'ile entièrement en sable clair - La basilique
de Candelaria et les statues des 9 rois Guanches - Les Pyramides de Güimar
et enfin n'oubliez pas le parc national du Teide, vous vous retrouverez et
traverserez un paysage lunaire.

Il ne pleut quasiment jamais sur Lanzarote. Cette île aride, à première
vue dénuée de charme, a été classée Réserve de la biosphère par l’Unesco
en raison de son sol volcanique unique. La capitale, Arrecife, ne présente
pas grand intérêt, pas plus que les trois principales stations balnéaires
de Lanzarote. Mais prenez le temps de visiter l’île, vous serez frappé par
sa beauté insolite. Le Parc National de Timanfaya, dans le sud de l’île,
a vu en 1730 l’une des plus formidables éruptions volcaniques de
l’histoire. Elle dura six années et rejeta dans l’air des milliers de
tonnes de roche en fusion. Hérissé d’insolites formations de lave
solidifiée, ce site de 52 km2 semble sortir tout droit d’un film
fantastique. Lanzarote se trouve à 200 kilomètres au nord-est de la Grande
Canarie. Elle est desservie par de nombreux vols internationaux et au
départ des autres îles de l’archipel. Des ferries effectuent régulièrement
la liaison avec l’île voisine de Fuerteventura, moins régulièrement avec
Las Palmas (Grande Canarie).
Dans le parc national, arrêtez
vous au restaurant El Diablo y admirer le paysage, les jets de vapeur en
jetant de l'eau directement dans la lave en fusion, le grill qui dégage 80
° C en permanence et qui permet au restaurateur de cuire sa viande. Allez
voir Le lac vert ( eau de mer prisonnière entre le sable et la falaise ),
la culture des vignes très particulière ( voir l'album ), la culture des
cactus non pas pour la plante elle même mais pour l'élevage des
cochenilles pour la production du colorant rouge sans oublier le musée de
Los Jameos des Agua au nord de l'île avec son lac souterrain où vivent de
petits crabes scintillants "les Munidopsis polymorpha".
A SAVOIR
ACTIVITES
Si les joies de la plage remportent la palme des passe-temps dans
l’archipel, vous trouverez facilement des occupations plus actives. Louez
une bicyclette et partez loin des foules à la découverte des îles.
Parcourez les nombreux sentiers de randonnée de l’archipel. Si vous
pratiquez le surf, Lanzarote et la Grande Canarie offrent les meilleurs
spots. La planche à voile est probablement le sport le plus populaire.
Vous pratiquerez la natation plus facilement en été, car les vagues de
l’Atlantique sont menaçantes en hiver. Faites de la plongée, avec ou sans
bouteille: avec un peu de chance, vous verrez des raies et des tortues
parmi les poissons tropicaux. La pêche au gros est particulièrement
réputée au large de la Grande Canarie. La voile se pratique toute l’année
dans l’archipel.
COUT DE LA VIE
Un repas vous reviendra à au moins 5 €uros, entre 10 et 20 €uros dans un
restaurant standard et à partir de 30 €uros dans un établissement chic.
CHANGE, POURBOIRE ET MARCHANDAGE
Il existe de nombreux bureaux de change dans toutes les îles et la plupart
des devises fortes sont acceptées. Vous pouvez optez pour les chèques de
voyage. Les principales cartes de crédit sont acceptées partout. Le
pourboire est laissé à votre appréciation car les notes de restaurant
incluent obligatoirement le service. Si vous en êtes satisfait, un
pourboire de 5% suffira largement. Vous ne pourrez guère marchander
ailleurs que sur les marchés, et même là, les prix sont généralement
fixes. En négociant, vous obtiendrez peut-être une réduction dans un hôtel
bon marché en cas de séjour prolongé.
QUAND PARTIR
Partez quand vous voulez, il fait beau toute l’année. Décembre et février
sont les mois de plus grande affluence dans l’archipel, et ceux également
où les prix atteignent leur pic: c’est l’hiver, et le temps est légèrement
plus frais. Les tarifs aériens les plus intéressants sont offerts de
novembre à mi-décembre et, surtout, de mars à mai (à l’exception du rush
de Pâques).
JOURS FERIES
1 & 6/1 - Pâques - 1/5 - 15/8 - 12/10 - 1/11 - 6 & 25/12
AMBASSADE EN FRANCE
22, av. Marceau 75008 Paris
Tél. 01 44 43 18 00 - fax 01 47 20 56 69 |